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19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 09:17

ass-copie-1.jpg 

Madame la ministre,

Vous avez à l’instant cité Pascal Paoli : « L’égalité ne doit pas être un vain mot ». Et il est vrai que le chef de l’Etat corse du XVIIIe siècle a évoqué l’égalité, mais il a surtout parlé de liberté.  Car si la Révolution française s’est faite autour de la notion d’égalité, la Révolution corse – comme, du reste, la Révolution américaine – a eu pour mot d’ordre « liberté ». Tous les textes de référence en attestent. Pascal Paoli observa notamment que « S’il suffisait de vouloir la liberté, le monde entier serait libre ». En ce début de XXIe siècle, la liberté demeure pour les Corses un objectif à poursuivre inlassablement…

Depuis plusieurs décennies, les gouvernements français successifs se sont révélés incapables de trouver le moindre début de solution à ce qu’il est convenu d’appeler le problème corse.

Nous avons connu alternativement la politique de l’indifférence et celle de la répression. Les deux furent marquées par une insupportable injustice.

En 1999, Lionel Jospin, alors Premier ministre de la France, avait engagé un dialogue avec la Corse. Le mouvement indépendantiste y a participé avec une loyauté qui n’a jamais été mise en cause par personne. Ce processus de dialogue pris malheureusement fin lorsque Lionel Jospin fut éliminé au premier tour des élections présidentielles françaises.

Depuis, notre pays s’est enfoncé dans un marasme économique, social et culturel, dont Paris n’a jamais voulu seulement prendre la mesure.

À partir du début de cette mandature de l’Assemblée de Corse, les élus de l’île ont élaboré un projet de réforme visant à faire face à une situation de plus en plus préoccupante. Ils l’ont voté, en plusieurs volets, à des majorités massives. Je pense en particulier à deux questions essentielles, celles de la coofficialité de notre langue et du statut de résident.

Ce faisant, les élus ont démocratiquement exprimé la volonté de la Corse.

Cette évolution positive au sein de notre Assemblée a largement été prise en compte comme un immense espoir par la société insulaire.

Dans cet esprit et pour renforcer cet espoir, le Front de Libération Nationale de la Corse a pris une initiative unanimement saluée par les responsables de notre pays. Vous-même, ce matin sur la radio de service public, avez qualifié cette initiative de « geste », et il s’agit de toute évidence d’un geste majeur.

Ma question est donc la suivante : quel geste, réel, essentiel, le gouvernement français est-il prêt à faire de son côté pour aller dans le sens d’une solution politique au problème corse ?

 

 

 

 

 

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 11:18

drapeau corse

« Que les armes le cèdent à la toge ». Ces mots de Cicéron illustrent parfaitement la situation créée par le dernier communiqué du FLNC. Le passage de la confrontation armée au combat politique public paraît, depuis toujours, une chose naturelle. Mais l’inverse peut également advenir : c’est devant les impasses d’un combat public par trop déséquilibré que de jeunes Corses décidèrent, il y a presque quarante ans, de contester par les armes la domination parisienne et les ignominies de ses complices. Ainsi vont les affaires humaines, et l’histoire des peuples. La séquence qui s’ouvre aujourd’hui est certainement l’une des plus importantes de la Corse contemporaine.

Un bref retour sur les quatre décennies que nous venons de vivre : un peuple condamné à disparaître a arraché, par la foi de ses forces les plus vives, le droit à l’existence. Nous l’écrivons sans la moindre hésitation, c’est bien le FLNC qui a permis toutes les avancées enregistrées au profit de la Corse. Les différents statuts particuliers, la réouverture de l’Université, la préservation de notre littoral, sont autant de victoires à mettre à l’actif du mouvement national, et singulièrement de sa composante clandestine. Aussi, lorsque la répression sévissait durement et que d’autres se détournaient opportunément de leurs engagements passés, nous maintenions notre solidarité pleine et entière à l’égard du Front. De notre part, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais d’abjuration. Solidaires du FLNC, nous l’avons été jusqu’à aujourd’hui. Solidaires, nous demeurons en la circonstance.

Des erreurs, il y en a eu, comme dans toute démarche humaine. Le Front le reconnait d’ailleurs de façon explicite dans son communiqué, ajoutant que les enseignements en ont été tirés. Mais cette organisation doit être jugée – comme pourrait l’être un Etat – sur le sens général de son action et non sur tel fait particulier. Successeur direct de l’Etat corse de Paoli, le Front a recueilli les attributs de la nation – alors délaissés par tant de Corses – et, de la patrie, il a assuré la continuité historique.  Aujourd’hui, il se propose de remettre ces attributs au mouvement public de libération nationale, en attendant la mise en place d’autorités corses souveraines. Cette confiance honore les militants publics, mais leur confère de lourdes responsabilités.

Par ailleurs, désormais, les politiciens insulaires et parisiens qui ont fait de la clandestinité un prétexte pour couvrir leurs turpitudes, sont face à un problème. Car le Front semble leur dire ce qu’en 1989 Alexandre Arbatov – conseiller diplomatique du Président Gorbatchev – avait lancé aux américains : « Nous allons vous rendre le pire des services : vous priver d’ennemi ! ».  

 

 

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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 21:50

ass-copie-1.jpg

Début janvier, à l’occasion des vœux publiés dans ces colonnes, nous observions qu’un véritable bouleversement politique était advenu ces dernières années dans notre pays. Les percées électorales nationalistes – 36% des suffrages lors des territoriales – ne constituent que la partie apparente de l’iceberg. En réalité, le plus remarquable s’est produit dans l’enceinte de l’Assemblée de Corse, celle-ci ayant voté en trois ans l’essentiel de notre projet « Corsica 21 » : transfert à la CTC de la fiscalité du patrimoine, élaboration d’un « Agenda 21 », statut de coofficialité de la langue corse, demande de révision de la Constitution française, et enfin statut de résident. Ce dernier, sur lequel l’Assemblée s’est prononcée il y a quelques semaines à travers une nette majorité, apparaissait il y a seulement trois ans comme une idée un peu étrange portée par les seuls indépendantistes. C’est dire le chemin parcouru. Certains analystes avancent péremptoirement que cette délibération n’aura pas de suite. Ces experts omniscients – dont les prophéties sont régulièrement démenties – n’auront jamais pu apprendre la prudence ou la modestie, malgré leurs multiples déconvenues. En ce qui nous concerne, nous soumettons simplement à l’opinion quelques réflexions.

Ce qu’ont voté – tout à fait démocratiquement – les élus de la Corse, a une importance considérable : ils ont affirmé – par 46 voix sur 51, soit une majorité massive – que la Constitution française en sa rédaction actuelle était contraire à nos intérêts. Dans de telles conditions, quel est le Corse qui pourrait reconnaître cette Constitution ? En outre, les mêmes élus ont décidé que la langue corse était officielle sur le territoire insulaire, et que seules les personnes justifiant de cinq années de résidence dans le pays pourraient désormais y acquérir un bien immobilier.

D’aucuns évoquent la non-conformité de ces délibérations à la Constitution française. Certes, à cette Constitution dont nous venons de voir qu’elle était radicalement contraire à nos intérêts collectifs…

Il nous appartient donc d’initier l’œuvre de construction nationale à travers l’institution d’une véritable légalité corse. Une légalité qui ne reconnaîtrait que les normes élaborées par les élus de la Corse et qui ignorerait les lois étrangères.

C’est tout le sens de la délibération dernièrement adoptée par plusieurs communes, à l’initiative de l’Associu di l’Eletti di a Corsica Libera. Il s’agit d’appliquer le statut de résident non pas seulement, comme à Cutuli è Curtichjatu, à un ou plusieurs lotissements – ce qui est déjà très utile – mais à l’ensemble du territoire communal. Et les procédures qui ne manqueront pas d’intervenir à la diligence de l’Administration française ne pourront nullement empêcher les municipalités en question d’entraver, par tous les moyens à leur disposition, l’installation de nouveaux arrivants ne satisfaisant pas aux conditions posées par l’Assemblée de Corse. Dans le même esprit, les élus se reconnaissant dans la démarche de construction nationale appliqueront naturellement la mesure d’officialisation de la langue corse, sans attendre d’y être autorisé par le Parlement français.

Il s’agit là de parfaites illustrations d’une démarche plus générale visant à instituer, dès aujourd’hui et tout à fait sereinement, une réelle légalité corse fondée sur une indiscutable base démocratique.

JGT

(Editorial U Ribombu, juin 2014)

 

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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 12:43

drapeau corse

L’année 2014 est arrivée. Chacun se demande ce qu’elle apportera, et présente ses vœux de paix et de santé, comme si l’on ne pouvait faire davantage : souhaiter et attendre… Bien sûr, il y a des choses sur lesquelles nous avons peu de prise, comme la santé. Mais pour le reste, les souhaits ne suffisent pas. Nous sommes des êtres humains. Nous sommes donc responsables de notre sort, et du sort des autres également. Le monde comme il va vous déplait? Heureusement! Que comptez-vous faire pour contribuer à le changer ? Il ne suffit pas de dénoncer l’injustice si l’on ne fait rien pour la justice. Vous dites que la politique vous écœure ? Quelle ineptie ! Vous pouvez être écœuré par certains politiciens, cela se conçoit. Mais la politique, qui règle la vie commune des êtres humains ? Vous ne faites pas de politique ? Vous ne voulez même pas en entendre parler ? Pire, de désespoir, vous êtes prêt à suivre ceux qui vous proposent pour seul projet la haine de l’autre, et qui montrent du doigt le malheureux tentant de gagner de quoi subvenir aux besoins de sa famille ? Quel piège grossier ! Pendant que d’autres s’apprêtent à vous jeter hors de chez vous par la force de l’argent… Réveillez-vous ! Et faites de la politique, engagez-vous d’une façon ou d’une autre : «quale ella sia a manera ». Mais toujours en conservant votre propre jugement !

Je m’adresserai plus particulièrement aux nationaux. Qu’attendons-nous pour faire vivre la nation ? Depuis quelques mois, nous savons que les idées nationales ont imprégné toute la société corse. Elles touchent à présent même ceux qui disent ne pas partager nos choix politiques !  Les derniers votes de l’Assemblée de Corse le montrent à suffisance. Il faut prendre la mesure de ce qui a changé avec ces votes. L’Assemblée de Corse ne peut faire la loi? Qui donc dit cela? Paris? Ah, il y a la constitution française, protégée par son conseil de politiciens à la retraite ?  Quelle légitimité peuvent avoir pour nous une constitution étrangère et un ramassis d’ennemis de la Corse ? Il me semble que le seul droit qui s’impose à nous soit celui fait par les Corses. L’autre n’a aucun autre fondement que la force, et l’annexion de 1769. Mais cela, c’est une question de fait et non de droit. D’un côté, il y a une nation de droit naturel et de l’autre la “raison du plus fort” du XVIIIe siècle. Alors, laissons braire ceux qui n’ont à la bouche que les articles de lois françaises… Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas chercher à traiter la question de nos relations avec la France. Il y a actuellement des discussions  pour cela et, à un moment donné, ce seront les rapports de forces politiques qui feront la différence… Mais le plus important pour l’heure est de considérer que nos propres décisions ont, déjà, force de loi.

 Or, ce que l’on peut dire en ce début d’année 2014, c’est que les représentants légitimes de l’île ont rendu la langue corse officielle sur le territoire corse. Par ailleurs, 46 élus sur 51 l’ont affirmé par leur vote :  la constitution française, dans sa rédaction actuelle, est contraire aux intérêts de la Corse. Par conséquent, cette constitution, nous ne pouvons la reconnaître. La conséquence logique de ces constats évidents est donc celle-ci : le devoir de chaque Corse est de mettre en œuvre chaque jour les décisions des institutions corses et, autant que faire se peut, de s’opposer à l’application des lois françaises contraires à nos intérêts collectifs. Cela vaut pour tous nos compatriotes mais surtout pour ceux qui détiennent des responsabilités politiques et administratives.

Ce que je viens d’écrire ne pouvait l’être de la même façon l’an dernier, avant que ne soient prises ces décisions officielles des institutions corses. Ainsi, si nous le voulons, 2014 sera la première année de notre liberté reconquise.

Cela étant dit, j’enverrai un salut fraternel à nos prisonniers et à leurs familles. Puis, à toutes et à tous, avec foi et affection, j’adresserai mes vœux de paix, de santé, d’amour, mais aussi de discernement et de… volonté !

 

 

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 18:29

drapeau corse

Hè ghjuntu 2014. Tuttu ognunu si dumanda ciò ch’ellu purterà, è presenta i so auguri di pace è di salute, cum’è s’ellu ùn si pudia  fà di più: precà è aspetta… Hè capita chì certe cose cum’è a salute ùn si cumandanu micca. Ci vole, cum’ellu si dice, à precà si la bona. Ma per l’altru restu, ùn basta à precà. Simu donne è omi. Vale à dì chè no simu rispunsevuli di a nostra sorte, è di a sorte di l’altri umani dinù. U mondu cum’ellu và ùn vi cunvene? Ancu di grazia! Cosa cuntate di fà per cambià lu? Ùn basta à palisà l’inghjustizia s’ellu ùn si face nunda per a ghjustizia. Voi dite ch’ella vi stumaca a pulitica? Chì eresia! Vi ponu stumacà certi puliticanti, quessa sì. Ma a pulitica chì riguleghja a vita cumuna di l’esseri umani? Ùn fate micca pulitica? Ùn ne vulete mancu sente parlà? Peghju, d’addisperu site pronti à seguità à certi chì vi pruponenu cum’è solu prugramma l’odiu di l’altru, chì vi insegnanu di u ditu quellu disgraziatu chì cerca à stantà si un pezzu di pane? Chì trappula! Mentre chì d’altri s’approntanu à caccià vi fora d’ind’è voi incù a forza di u soldu… Svegliate vi! È fate a pulitica ghjusta, indiate vi d’un modu o di l’altru: “quale ella sia a manera”… Ma sempre incù u ghjudiziu!

M’indirizzeraghju più particularmente à i naziunali. Cosa aspettemu per fà campà a nazione?  Dipoi qualchì mese, sapemu chì l’idee naziunale anu annaquatu tutta a sucetà corsa. Avà toccanu ancu quelli chì ùn si dicenu micca naziunali! L’ultimi voti di l’Assemblea di Corsica a facenu vede chjaramente. Ci vole à piglià cuscenza chì l’affari anu cambiatu completamente incù issi voti. L’Assemblea di Corsica ùn pò fà a lege? Quale hè chì dice què? Parigi? Ah, ci hè a custituzione francese prutetta da u so cunsigliu di vechje zucche? Chì leghjitimità averanu per noi una custituzione straniera è un cunsigliu di nemichi di i Corsi? Mi pare à mè chì u solu dirittu chì s’imponghi à noi sia quellu fattu da i Corsi. L’altru ùn hà nisunu altru fundamentu chì a forza, è a cunquista di u 1769. Ma què, ghjè una quistione di fattu è micca di dirittu. D’un cantu, ci hè una nazione di dirittu naturale è di l’altru a “ragiò di u più forte” di u XVIIIu seculu… Allora lascemu rachjà quelli chì ci parlanu di l’articuli di e lege francese…  Ùn vale à dì chì ùn ci vole micca à circà à regulà i nostri raporti incù a Francia. Ci sò discussione per què è serà, à un mumentu datu, quistione di raporti di forza pulitichi… Ma u più impurtante, per avà, hè di cunsiderà chì e nostre decisione anu digià forza di lege.

Or dunque, ciò ch’ellu si pò dì in issu principiu di 2014, ghjè chì i riprisententi leghjittimi di a Corsica anu resu a lingua corsa ufficiale nantu à u territoriu corsu. Altra affare: 46 eletti corsi nantu à 51 anu dettu chì a custituzione francese, cum’ell’ hè fatta, hè cuntraria à l’interessi di a Corsica. Per via di què, sta custituzione ùn la pudemu micca ricunnosce, noi altri Corsi. A conclusione logica di sti custati evidenti hè quessa custì: u duvere di ogni Corsu hè di mette in ballu ogni ghjornu e decisione di l’isituzione corse è, quant’ellu si pò, d’uppone si à l’appiecazione di e norme francese cuntrarie à i nostri interessi cullettivi. Què vale per tutti i nostri cumpatriotti ma sopra à tuttu per quelli chì anu responsabilità pulitiche è amministrative.

Ciò ch’aghju scrittu custì, ùn si pudia micca dì annu, chì tandu ùn esitianu micca isse decisione ufficiale di l’istituzione corse. Dunque, s’è no vulemu, 2014 serà u primu annu di a nostra libertà ricunquistata.

Avà ch’aghju dettu tuttu què, manderaghju un salutu fraternu à i nostri prigiuneri è à e so famiglie. È pò, à tutte è à tutti, precheraghju, incù fede è incù affettu: pace, salute, amore, ghjudiziu è… vuluntà!

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 12:45

C.-Taubira.png

Je connais peu Christiane Taubira. Je l’ai rencontrée une seule fois, il y a quelques mois. J’ai conservé de cet entretien la première image rencontrant mon regard : un sourire qui, avant le verbe, annonce l’intelligence.  Elle m’aurait inspiré la plus vive sympathie si elle n’avait été en même temps la ministre française de la justice, détenant à ce titre les clefs des cellules de mes amis.

Cela dit – et ce n’est pas rien –, venons en au fait. Comment ne pas être consterné, révolté, à la vue de cette fillette répétant la sinistre leçon apprise de ses parents. Une fillette manipulée ? Le mot exact serait plutôt « dressée », à la manière – pour le coup – d’un jeune animal. Dressée, et non éduquée, selon les règles universelles de la civilisation. Cette fillette est à plaindre.

Je n’évoquerai pas ici le torchon qui a cru bon d’ironiser sur cette infamie. Il renoue finalement avec une tradition éditoriale bien française, très répandue dans l’entre-deux-guerres, même si elle n’est évidemment pas, aujourd’hui comme hier, représentative de l’ensemble de la presse hexagonale.

Christiane Taubira, qui fut indépendantiste guyanaise, doit aujourd’hui mesurer l’erreur qu’elle a commise en croyant que la France, en ce début de XXIe siècle, était définitivement celle de Victor Schœlcher. Celle qui porta au Panthéon son compatriote Félix Eboué. Mais voilà, la France est à nouveau – en partie, mais chaque jour davantage –, celle de Maurras et de Rebatet.

C’est aussi la raison pour laquelle, quoi qu’en pense à cette heure Christiane Taubira, il est plus que temps, pour son peuple comme pour le nôtre, de larguer les amarres.

 

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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 18:53

ass-copie-1.jpgDébats de l’Assemblée de Corse relatifs à la demande de révision constitutionnelle Amendement N°1 déposé par Jean-Guy Talamoni au nom du groupe Corsica Libera

Exposé des motifs :

Il paraît nécessaire de marquer le caractère particulier de la place de la Corse par la création d’un article spécifique dans la Constitution – ce que préconise déjà le rapport de la commission – mais situé au sein du texte constitutionnel de façon à marquer la différence avec les autres catégories de collectivités.

Il serait raisonnable de suivre à cet égard l’avis des juristes ayant participé à la mission de l’Université de Corse intitulée « Mission de réflexion stratégique pour fonder le droit à l’avenir de la Corse ».

Le rapport de cette mission formule (p. 19) la proposition suivante : « De manière à ne pas contrarier l’ordre établi entre les fameux articles 72, 73 et 74, l’article concernant la Corse pourrait être l’article 75 en procédant à la renumérotation des articles 75 et subséquents ».

La place dans la loi fondamentale proposée par la mission universitaire semble, d’une part, être plus claire et, d’autre part, correspondre davantage à l’esprit de la réforme actuellement élaborée par l’Assemblée.

Amendement :

Retirer dans le texte les références à un article 72-5 et mentionner en lieu et place l’article 75, remplaçant notamment :

-Page 21 du rapport (dernière ligne) « La Collectivité territoriale de Corse pourrait proposer au Premier ministre d’intégrer à un projet de loi constitutionnelle la création d’un nouvel article de la Constitution qui pourrait être l’article 72-5. » par « …d’un nouvel article de la Constitution qui pourrait être l’article 75. »

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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 09:28

ass-copie-1.jpg

« Comme les Indiens légendaires de l’Amérique latine, qui seraient les dépositaires des secrets de leur civilisation passée et les uniques représentants de leur race, les Corses devront-ils garder le silence en attendant de disparaître ? »                                             Simon Vinciguerra, écrivain et résistant communiste, 1967

 

 

« Corsica Libera au centre du jeu ». C’est la position des observateurs. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en alarment. Pour notre part, nous ne dirions pas les choses de cette façon. D’abord, parce qu’il ne s’agit pas d’un jeu mais de l’avenir de notre peuple. Ensuite parce que l’essentiel n’est pas de défendre la place que nous occupons comme formation politique mais de contribuer – avec l’ensemble de nos forces – à l’émergence d’une volonté largement partagée. Une volonté de pourvoir à notre propre conservation en tant que communauté nationale.

Cet été, la position du président du Conseil exécutif  a suscité une violente polémique. Pourtant, il n’a fait que prendre acte de la réalité telle qu’elle se présente de façon objective : les Corses sont systématiquement chassés de leur terre par de plus fortunés et la seule proposition concrète susceptible d’enrayer le processus est celle formulée depuis des années par Corsica Libera. Les travaux de l’Assemblée de Corse ainsi que les expertises réalisées l’ont démontré sans ambiguïté.

Pour autant, cette proposition ne sera peut-être jamais mise en application. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes encore loin des objectifs que nous nous sommes assignés. L’espoir est toujours là mais il s’agit à présent de le concrétiser, car le temps travaille contre nous.

Sur les quelques commentaires négatifs enregistrés ces dernières semaines, nous ne nous étendrons pas. Mais nous reviendrons sur deux d’entre eux particulièrement significatifs.

Tout d’abord celui du député promoteur : il aurait pu avoir la décence de s’abstenir. Il a choisi de défendre ses intérêts personnels. Au fond, il ne manque pas de logique : pourquoi mordrait-il la main qui le nourrit ?

Plus étrange, en revanche, est la réaction de certains dirigeants communistes (notamment sur Alta Frequenza et La Corse Votre Hebdo). Entre leurs compatriotes modestes contraints de quitter la Corse faute de pouvoir se loger et les étrangers fortunés qui débarquent pour prendre leur place, ils ont choisi de défendre les seconds ! En plein accord du reste avec Christophe Barbier : « Si les Corses sont trop pauvres, ils n’ont qu’à s’en aller ! ». Il est vrai que cette étonnante contradiction ne date pas d’hier. En 2010, les mêmes responsables du PCF avaient publiquement pris la défense du patron de Wendel, dont la somptueuse villa avait été visée par un attentat. Les communistes au soutien de l’héritier des « Maître de forges »…

Simon Vinciguerra, réveille-toi : ils sont devenus fous !

En résumé, on a vu le spéculateur de Cala Purcina et le Petit père des riches, main dans la main, s’élançant du plongeoir de la piscine (privée) ! Pour finir où ? Dans les « poubelles de l’histoire », comme aurait dit un théoricien bien oublié de nos jours ? Nous ne dirons même pas cela. Ils trouveront eux aussi, l’un et l’autre, leur place dans la Corse de demain, celle que nous tentons de construire. Si nous y parvenons. Dans le cas contraire, ils auront des comptes à rendre à leurs propres enfants.

Quant à l’indispensable réforme, elle n’est pas acquise : entre la France – « pays d’idiots » selon Paul Giacobbi – et les « idiots utiles » – utiles au libéralisme triomphant –, le bon sens tentera de se frayer un chemin…

 

 

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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 09:09

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À lire l’article de Stefan Ulrich dans le Süddeutsche Zeitung (Munich) « On assassine au paradis » (traduction en français dans Courrier international), notamment le passage sur le nationalisme corse dans lequel le journaliste semble s’étonner de la position des élus de Corsica Libera ne condamnant pas le FLNC : « En Allemagne, un responsable politique qui tiendrait de tels propos aurait déjà un pied en prison. »

En prison pour avoir exprimé une position politique ? En Allemagne ? Peut-être bien.

Tout particulièrement entre 1933 et 1945…

À croire que pour certains, les enseignements de l’histoire ne sont pas aisés à retenir.

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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 09:13

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À l’attention de tous ceux qui affirment depuis quelques jours – péremptoirement et sans la moindre connaissance du sujet –,  que l’Europe ne voudra pas entendre parler de la notion de résident pour la Corse : cette prise de position de Henri Malosse, président du Comité Economique et Social Européen, réagissant à l’intervention de Paul Giacobbi : « Bonne idée que des restrictions à l’achat de terrains en Corse ». (Twitter) Henri Malosse ajoute qu’il faudra appliquer ces restrictions « objectivement et sans favoritisme », ce à quoi on ne peut que souscrire.

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Présentation

  • : Jean-Guy Talamoni
  • : Jean-Guy Talamoni est avocat. Président de l'Assemblée de Corse, il a publié deux ouvrages politiques, "Ce que nous sommes" (Ramsay/DCL, 2001) et "Libertà" (2004), ainsi que trois livres sur la langue corse.
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