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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 16:44

La majorité de l’Assemblée de Corse a encore administré la preuve de sa pusillanimité : sa « Commission permanente » a refusé l’examen prioritaire de la motion du groupe indépendantiste demandant aux conseillers territoriaux de s’insurger contre le contenu raciste du film « Un prophète ».

L’explication qui a été donnée de cette position est pour le moins consternante : « Nous n’avons pas vu le film, on en reparlera dans quelques mois. » Et ce, alors que de nombreux témoignages concordants établissaient, de manière formelle, le caractère gravement attentatoire de « l’œuvre » à l’image de la Corse et des Corses.

Si un tel raisonnement devait être généralisé, une assemblée ne pourrait plus se prononcer sur les faits dont tous ses membres n’ont pas été les témoins directs. Les juges ne statueraient que sur les affaires qu’ils ont personnellement vécues, etc.

Ces exemples mettent en évidence le caractère spécieux de l’argumentation déployée par Camille de Rocca Serra, lequel ne manque jamais une occasion de trahir les intérêts corses.

 

Jean-Guy Talamoni

 

 

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commentaires

B
Bonjour. Je viens de voir votre interview sur Canal+ concernant le film "Le Prophète". Je n'ai pas vu le film
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P
Mon cher Jean-Guy<br /> <br /> Que des corses soient présentés comme des « brutes sanguinaires » ne me choquent pas, notre peuple a comme tous les autres sa part de cons, de minables, de brutes, de racistes, de pourris, de vendus, d’oppresseurs, de magouilleurs, de profiteurs etc… autant de qualités sans doute propre à la « nature » humaine ou du moins à ce que les sociétés humaines font de cette « nature » par leur histoire et leur organisation sociale, économique et culturelle. Nous n’avons jamais été de bons sauvages rousseauistes et en quoi devrions-nous être plus exemplaires que les autres ? En avons-nous plus que les autres du fait de notre statut de colonisés, de notre acculturation grandissante, de la perte de nos valeurs et de la paupérisation de la plus grande partie de la population insulaire, la question peut être posée, cela ne me gène pas non plus, et nous savons que la réponse ne peut être que politique à travers une prise de conscience du caractère particulier de notre « aliénation ». Memmi ou même Fanon, en ont très bien parlé ! Que tous les corses soient présentés comme des brutes sanguinaires ou en d’autres temps comme des débiles bavant dans les villages, ou des fainéants ou des truands ou des assistés, change -t-il la nature du débat ? Nous savons également que non, puisque cette image que l’on construit de nous fait partie intégrante de notre aliénation en tant que système de représentation collectif commun à la fois aux colonisés et aux colonisateurs ! Cela ne date pas d’aujourd’hui. Le qualificatif corse a de tout temps été une « valeur ajoutée » à une information souvent banale. Ce n’est jamais que la rançon de notre personnalité particulière. Ce qui change c’est que l’évolution générale des principes des droits humains, applicables à toute sorte de minorité par exemple, ne semble pas nous concerner et que nous vivons cela comme un déni supplémentaire et une injustice. Nous restons une fois de plus en marge du progrès ! Le racisme n’existe pas à notre égard puisque le droit français nous dénie toute particularité consubstantielle à notre identité ou à notre origine « ethnique » ou culturelle. En réalité nous n’existons pas, on nous dénie le droit à l’existence ou plutôt nous n’existons que par le miroir déformant et grossissant que l’on nous tend, (hier la littérature, aujourd’hui les médias ou le cinéma ou le discours politique, c’est pareil) et qui n’est pas conforme à l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, sauf pour les autos flagellants dont font partie les asinus coronatus qui nous gouvernent. J’aurais donc plutôt tendance aujourd’hui à me foutre de tout ça qui n’est qu’écume et à me consacrer à l’éducation de mes enfants afin qu’ils soient des enfants corses et ne correspondent jamais à l’image que l’on veut créer de notre petit peuple.
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J
<br /> Il y a peu à ajouter à cette analyse.<br /> Amicizia.<br /> <br /> <br />
O
Vi ringraziu di core per ciò chi fate per denunzià issa violenza scandalosa ch'elli facenu a tutti i corsi, ch'elli sianu naziunalisti o no, perchi ci n'avemu una techja di esse i "maledetti" di a Francia sana. Ci hannu pigliatu a nostra lingua, u nostru avvene, e noi, avemu da stà zitti, felici e contenti di riceve stupi e l'inghjulà di u mondu sanu. Grazie Ghjuvan Guidu. Avete da seguità a vostra lotta pulitica, per tutti i corsi, ancu per quelli chi un a pensanu micca cume voi, ancu per quelli chi vennenu a magagnà nanta a u vostru blogghe. Noi, corsi di fora, a l'infernu, arritti e fieri, simu cu voi, fratelli.
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L
Caru JG je propose que la Sicile dénonçe les films de Coppola de la saga "Parrain" pour atteinte à l'image des siciliens dans le monde, je souhaite que l'on poursuive John Ford pour l'image méprisante et caricaturale des indiens , je souhaite aussi que la gendarmerie poursuive l'équipe des "gendarmes de saint Tropez" qui ridiculise ce corps de la république , je souhaite aussi que les allemands poursuivent la série "papa shultz" qui moque l'armée allemande, je souhaite que les apiculteurs poursuivent les auteurs du dessin animée "maya l'abeille" et je souhaite aussi que les voyants et autres mages nous poursuivent en justice car nous sommes le seul peuple au monde qui condamne un film...avant même de l'avoir vu!!! sans rancune fratellu
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J
<br /> <br /> Caru Jean-Paul,<br /> Il est vrai que nous ne disposons que de quelques dizaines de témoignages concordants attestant du caractère clairement raciste du film, ce qui est nettement insuffisant pour formuler une<br /> protestation. J'ai donc quelques propositions à ajouter aux tiennes. Je propose qu'on libère tous les prisonniers, corses, français, politiques ou de droit commun, condamnés sur la base de<br /> témoignages. Je propose également la dissolution de toutes les associations anti-racistes que tu as soutenues depuis des années (moi aussi, du reste) et leur remplacement par une fédération<br /> corse des masochistes et autres adeptes de l'autoflagellation. Elle pourrait rassembler nombre d'intellectuels insulaires pétris de la "haine de soi", sentiment propre<br /> aux colonisés et si bien décrit par notre ami commun Albert Memmi.<br /> Sans rancune, fratellu. <br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Jean-Guy Talamoni
  • : Jean-Guy Talamoni est avocat. Président de l'Assemblée de Corse, il a publié deux ouvrages politiques, "Ce que nous sommes" (Ramsay/DCL, 2001) et "Libertà" (2004), ainsi que trois livres sur la langue corse.
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